Découverts lors des prospections mécaniques préalables à la construction de l’autoroute A 87, les vestiges de La Chapellière à La Chaize-le-Vicomte appartiennent pour la plupart, à deux occupations distinctes : alors que la plus ancienne se rapporte aux IIe et Ier s. av. J.-C., la seconde témoigne quant à elle d’une installation des XIIe-XIIIe s. Caractéristique d’un habitat agricole, l’occupation gauloise se développe au sein d’un enclos fossoyé quadrangulaire sans finalité défensive ; l’intérieur du dispositif, séparé en deux par un fossé de partition interne, comporte divers édifices sur poteaux qui, à l’exception de quelques bâtiments d’habitation, se rapportent principalement à des constructions annexes sur quatre à six poteaux. Consécutivement à l’abandon de la ferme, la fréquentation du périmètre continue de se manifester durant les deux premiers siècles de notre ère, mais de manière assez ténue. Par la suite, il faut attendre près d’un millénaire pour qu’interviennent à nouveau des manifestations tangibles d’une fréquentation anthropique du secteur. S’inscrivant au cours des XIIe-XIIIe s., cette nouvelle installation, située en marge du territoire paroissial, se rapporte peut-être à un établissement “pionnier” ; celui-ci, qui associe une zone d’habitat à au moins deux enclos annexes, semble avoir été en partie influencé par les restes de l’occupation gauloise dont il n’occupe en effet que la moitié orientale. Sans doute lié à la remise en valeur des terres qui caractérise notamment le Poitou à la charnière du Moyen Age classique et du bas Moyen Age, l’habitat médiéval de La Chapellière représente un type d’installation agricole encore peu étudié dans l’ouest de la France.