La Frette-sur-Seine (Val-d'Oise), "Zone de Compensation - Secteur C" : rapport de diagnostic
Edition
Pantin : Inrap CIF, 2023
Collation
1 vol. (103 p.) : 58 fig., ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm
Résumé
Le diagnostic sur la commune de La Frette-sur-Seine (95) a permis de documenter une séquence alluviale où 21 unités stratigraphiques ont été enregistrées jusqu’à une profondeur de 5,10 m. Les quatre premiers mètres de dépôts argilo-sableux correspondent à des dépôts récents de limons de débordements mal calés chronologiquement en l’absence de datations radiométriques ; un calage chronostratigraphique hypothétique a été proposé pour l’Holocène récent / Subatlantique et le Subboréal. Cette séquence est très pauvre en mobilier, à l’exception de crânes de bovidés et de suidés qui apparaissent à des profondeurs variables, entre 2 à 4 mètres de profondeur, aux côtés de rares tessons et d’une épingle en alliage cuivreux datée du Bronze final / Hallstatt sur la parcelle limitrophe. De 4,20 mètres jusqu’à 4,90 m, un changement stratigraphique s’opère avec une séquence organique composée de limons sableux noir. Cette séquence est attribuée à l’Holocène ancien / Atlantique sur la base de données chrono-stratigraphiques. Ce niveau a livré des vestiges ligneux dans les tranchées 2 à 10, et plus partiellement en raison de contraintes techniques dans les sondages 4 à 6. Les vestiges se composent principalement de piquets / pieux dont 8 sont restés en place et trois transmis pour étude. Leur organisation comprend des éléments verticaux parallèles à la Seine (7), horizontaux (2) et deux indéterminés. La présence des pieux en chêne suppose un aménagement de grand ampleur qui reste à ce stade difficile à interpréter. Plusieurs hypothèses sont envisageables : appontement / passerelle, renforts de berge… Trois taxons dominent le corpus, le saule (Salix sp.), le chêne (Quercus sp.) et le hêtre (Fagus sylvatica). Des traces d’utilisation d’herminette ont été retrouvées sur un pieux (tr.6) et le débitage du chêne à la technique de débitage sur dosse (ou faux-quartier) est avéré. Le débitage sur dosse est combiné à d’autres techniques, comme le révèle la présence d’une mortaise en chêne, qui témoigne de l’emploi de taille en sifflets (tr.5). Un déchet de taille en chêne (tr.6) porte aussi des traces liées à l’abattage à l’aide d’un pivot. Des branches de saules ont des traces de coupe qui évoquent d’autres activités liées à la gestion des ressources végétales (façonnage de bois, vannerie, clayonnage). Une datation radiométrique est en cours sur un biseau en chêne pour confirmer les attributions basées sur les données chrono-stratigraphiques.