Cantalouette 4, le gisement Moustérien stratifié : Creysse, la déviation nord de Bergerac : rapport de fouilles
Edition
Pessac : Inrap GSO, 2006
Collation
1 vol. (87 p.) : 89 fig. ; 30 cm
Résumé
La faible densité de vestiges anthropiques à Cantalouette 4 pourrait en faire un site d'intérêt secondaire pour le Bergeracois (tout comme à Combe Brune 1). Pourtant, ses apports locaux et régionaux sur les schémas opératoires et l'économie des groupes justifient pleinement la fouille et l'étude de ce type d'occupation. Concernant les schémas opératoires, l'identification d'un débitage laminaire dans le sud-ouest de la France ainsi que sa contemporanéité avc le débitage Levallois constituent un des apports principaux du site de Cantalouette 4. La possibilité de suivre une évolution diachronique des productions lithiques durant trois phases du Paléolithique Moyen constitue une seconde contribution. Cette succession de plusieurs occupations du Paléolithique Moyen, peu observée pour les sites de plein air de la région (La Croix de Canard et Petit-Bost), permet de comparer ces groupes sur leur organisation socio-économique. Dans cette optique, ces sites avec peu d'artefacts constituent une des pièces du puzzle qui manque le plus souvent dans nos interprétations régionales et territoriales. Le site de Cantalouette 4 montre la persisitance de systèmes techniques durant tout le Paléolithique Moyen. La production Levallois récurrente centripète ou préférentielle perdure sur toute la séquence. Le façonnage, manifestement associé au débitage Levallois dans le niveau 1, est aussi présent dans le niveau III. dans ce dernier cas, son association avec la production Levallois est très incertaine, mais sa présence même indique une diversité de réponses techniques aux besoins humains. Cette diversité est d'autant plus grande si l'on observe les autres schémas opératoires mis en oeuvre de façon marginale tel le débitage Levallois bipolaire (niveau 2). A ce titre, le niveau 1 est celui qui montre la plus grande variété de réponses techniques, avec au moins trois scémas de production contemporains (façonnage, débitage laminaire et Levallois) et un quatrième disjoint dans le temps (production discoïde). cette complexification des systèmes techniques de production se retrouve au niveau de la gestion des matières premières.