Pierrelatte (Drôme), La Prairie : rapport de diagnostic
Edition
Bron : Inrap RAA, 2003
Collation
1 vol. (7 + [8] p.) : ill. en coul., cartes, plans (8 fig.) ; 30 cm
Résumé
Les 20 sondages effectués sur cette parcelle d'un hectare ont révélé la présence d 'un paléo-vallon orienté nord-sud. Ce type de paléo-sol a déjà été reconnu plus au sud de la plaine au lieu-dit l'Espitalet. Ce site s'installe de la même manière sur la terrasse rhodanienne du Wurm. La configuration « en gouttières » de la terrasse a permis le piège et la conservation de certaines couches archéologiques. Les U.S.1et 2 de la Prairie, constituent un ensemble sédimentaire dans lequel se trouve l'essentiel du mobilier archéologique allant du Néolithique moyen à l'Age du Bronze et à la période antique. Il ne nous a pas été possible pendant ce diagnostic de faire des subdivisions stratigraphiques nettes, mais le matériel récolté, qui n'est pas roulé, démontre qu'il existe une séquenciation culturelle. Cet ensemble sédimentaire présente une épaisseur allant de 10 à 60 cm. H est constitué de limon argileux plus foncé que l'ensemble des limons sous-jacents. La matrice limono-argileuse est massive, compacte et homogène, elle se réduit au niveau des bords du paléo-talweg. A la base, se développent des horizons très carbonatés, à concessions nodulaires très indurées. Le mobilier retrouvé dans cet ensemble sédimentaire est constitué de fragments de tessons et de très rare silex. Il se présente sous forme d'épandage de densité variable, il est accompagné de galets rhodaniens d'origine forcément anthropique. On note la présence de rares micros charbons de bois. Tout comme à l'Espitalet, le matériel céramique n'est pas roulé, mais présente un état de surface altéré qui peut résulter d'un séjour en surface ou du battement de la nappe phréatique. On note l'absence totale d'ossement. Pour J.-L. Brochier, le matériel sédimentaire limono-argileux, présent sur le site, a pu être mis en élévation, pour construire un habitat de terre qui a disparu sans laisser de trace visible. Il pourrait s'agir là, des véritables sites d'habitats néolithiques, les sites « à fosses », mieux connus étant des sites exceptionnels. L'existence d'épandages liés à des amendements de cultures reste possible, mais ce type d'activité agricole n'est pas attesté pour le Néolithique. Seule une fouille très fine pourrait permettre de préciser le statut de ce type de site.