Auteur |
Roche Dorian |
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Auteur secondaire |
Boës Eric Van Es Marieke Schneider Nathalie |
Titre(s) | Le fossé défensif des XVIe-XVIIe siècles, un épandage de céramiques protohistoriques dans le jardin de l’archéologue Charles Bonnet et des structures contemporaines (deuxième moitié du XXe siècle – XXIe siècle) : Colmar, Haut-Rhin, 15 boulevard Saint-Pierre, Grand Est : rapport de diagnostic |
Edition | Metz : Inrap GE, 2024 |
Collation |
1 vol. (120 p.) : couv. ill., ill. en coul., cartes, plans ; 30 cm |
Résumé |
Les quatre tranchées réalisées ont livré de nombreuses informations sur l’occupation et l’anthropisation progressive de ce secteur de la ville à partir du XVIe siècle. Ainsi, cinq phases ont pu être identifiées dont les datations s’échelonnent d’avant le milieu du XVIe siècle jusqu’au XXIe siècle. La première phase correspond au bras d’eau naturel de la Lauch qui parcourait la parcelle jusqu’au milieu du XVIe siècle. Son activité a engendré l’accumulation de plusieurs dépôts sédimentaires, nous renseignant ainsi sur la géomorphologie du terrain le long de ses berges. La deuxième phase voit apparaître les premiers signes d’anthropisation de la zone dans la deuxième moitié du XVIe siècle. Des remblais se sont progressivement superposés de part et d’autre du cours d’eau. Deux d’entre eux correspondent par ailleurs à des niveaux d’assainissement des berges mis en place préalablement à l’importante campagne de fortification de la fin du XVIe siècle. La troisième phase documentée est la plus importante. En effet, la parcelle s’implante sur le tracé des fortifications bastionnées érigées entre 1579 et 1618 autour de la cité médiévale. C’est dans le cadre de cette grande campagne de construction que le cours d’eau, vierge de tout aménagement jusqu’ici, est recreusé dans l’objectif de l’incorporer au système défensif colmarien. L’opération archéologique a permis de documenter trois phases successives de creusement, entrecoupées de deux périodes de remblaiement. Ainsi, la morphologie du fossé défensif se montre totalement différente des autres tronçons documentés par les précédentes opérations archéologiques. En effet, et bien que sa largeur de 25 m soit similaire en tout point, l’escarpe et la contrescarpe qui enserrent le fossé et qui matérialisent habituellement les parois de ce dernier, n’ont pas été découvertes malgré la mise en lumière des extrémités de celui-ci. Il est donc possible que ces fortifications maçonnées soient implantées plus loin, notamment sous le boulevard Saint-Pierre, et que le fossé découvert ne corresponde qu’à la cunette, ou à un surcreusement partiel d’un fossé bien plus imposant. Le mobilier mis au jour dans la première phase de remblaiement permet de dater l’ensemble de ces éléments de la fin du XVIe siècle à la première moitié du XVIIe siècle. Ceci correspond donc totalement à la campagne de fortification de la ville et à l’entretien des fossés pendant la période d’utilisation des défenses. Après le démantèlement des fortifications bastionnées ordonné en 1673 par le roi de France, Louis XIV, le fossé se voit progressivement abandonné. La quatrième phase mise en évidence correspond à la deuxième moitié du XVIIIe siècle avec l’accumulation, en partie naturelle, de remblais, et la mise en place d’un nouveau niveau d’assainissement au milieu du XIXe siècle. Ce dernier fait vraisemblablement écho aux travaux de canalisation du bras d’eau réalisés à cette même période, et qui ont permis la création du petit canal d’environ 5 m de large, représenté sur les plans à partir de 1860, et traversant encore de nos jours la propriété. Enfin, les dernières structures découvertes lors du diagnostic sont attribuables à la deuxième moitié du XXe siècle et au XXIe siècle. La plus inattendue est sans aucun doute un épandage de mobilier archéologique mis au jour dans le sud de la parcelle. Celui-ci se compose majoritairement de céramiques datées du Bronze final provenant probablement de la station d’altitude du massif du Hohlandsberg à Wintzenheim, ainsi que de quelques autres éléments, tels que des ossements de faune et humains et des terres cuites architecturales, dont l’origine est impossible à établir. Ce mobilier a été rejeté par Charles Bonnet, archéologue alsacien et ancien propriétaire du 15 boulevard Saint-Pierre, connu pour ses fouilles menées sur des sites protohistoriques, et tout particulièrement au massif du Hohlandsberg. Cette structure confère ainsi au terrain diagnostiqué le statut de véritable « jardin d’archéologue ». Les autres aménagements correspondent au mur de clôture séparant la parcelle du gymnase Bartholdi, ainsi qu’à plusieurs fosses, dont deux utilisées comme dépotoirs à la fin du XXe siècle ou au début du XXIe siècle. |
Sujet |
sédimentation aménagement de berge remblai fortification bastion fossé mur occupation du sol fosse-dépotoir céramique ossements humains faune terre cuite architecturale géomorphologie céramologie radiocarbone |
Lieux |
Colmar |
Chronologie |
Temps Modernes ép contemporaine |
Descripteur |
creusement,
épandage
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Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0175860 |
Ark status | URL Ark actif |