![]() ![]() |
Auteur |
Dottori Boris |
---|---|
Auteur secondaire |
Châtelet Madeleine Chenal Fanny Médard Fabienne |
Titre(s) | Une chapelle-ossuaire du XIIe siècle, son état antérieur (époque carolingienne), son évolution architecturale (XIIIe siècle à nos jours), son occupation et son environnement funéraires (XIIe-XIXe siècles) : Marmoutier, Bas-Rhin, Cimetière et chapelle Saint-Denis, rue du général Leclerc, Grand Est : rapport de fouille |
Edition | Metz : Inrap GE, 2024 |
Collation |
1 vol. (318 p.) : couv. ill., ill. en coul., cartes, plans ; 30 cm |
Autre oeuvre en liaison |
Marmoutier, Bas-Rhin, Cimetière et chapelle Saint-Denis, rue du Généra - Observations sur les fondations romanes et gothiques des parties sud de la nef et du choeur, découverte de deux sarcophages romans, d’une petite zone funéraire et indices d’assainissement du cimetière - Dottori Boris - Inrap GE - 2019
![]() |
Résumé |
Les interventions archéologiques ont eu lieu dans le cadre de la restauration de la chapelle Saint-Denis. Ce sont en tout huit phases architecturales s’échelonnant de la période carolingienne à nos jours qui ont été appréhendées. Un édifice antérieur à la chapelle a été mis au jour dans la partie sud-est de la nef, constitué par un massif de maçonnerie et un niveau de préparation de sol (phase 1). En raison de la faible surface investiguée et de la faible quantité de mobilier, l’identification et la datation de ce bâtiment restent incertaines. Quelques tessons de céramique datables entre le VIIIe et le XIIe siècle ont été recueillis dans la couche scellant ces structures. Les vestiges sont en tout cas antérieurs au milieu du XIIe siècle. C’est en effet à cette période qu’est érigée la nef de la chapelle, qui correspond à la plus ancienne partie de l’actuel édifice (phase 2). Celle-ci était à l’origine séparée transversalement en deux espaces. La partie orientale correspondait à la nef à proprement parler, tandis que la partie occidentale accueillait un ossuaire : à cet endroit, sous le dallage, se trouvait un amoncellement d’ossements humains sans connexions anatomiques. Cette découverte nous renseigne ainsi sur la fonction initiale de cette chapelle de cimetière, qui disposait d’une partie destinée à la liturgie, constituée d’un choeur – disparu pour cette phase, mais dont l’existence est induite par la présence d’un arc triomphal –, d’une petite nef et d’un espace dédié à la conservation des ossements du cimetière, mis au jour lors du creusement de nouvelles tombes. Vers 1220, le choeur roman est détruit et un nouveau chevet est édifié (phase 3). De plan rectangulaire, il est coiffé d’une voûte sexpartite et est muni de six contreforts. Les caractéristiques stylistiques des supports de la voûte sont comparables à celles d’autres édifices du secteur, dont l’un, la collégiale d’Obersteigen, est datable par les sources écrites de 1213/1220. Entre la seconde moitié du XIIIe et le début du XVIe siècle (phases 4a), la chapelle connaît quelques transformations, avec la mise en place de fenêtres à remplages sur les trois faces du chevet et d’une table d’autel, peut-être destinée à accueillir le retable encore conservé dans la chapelle. Au début du XVIe siècle, la nef est concernée par une importante campagne de travaux (phase 4b). Vers 1506/1507, elle est coiffée d’une charpente à chevalet sur jambe de force en sapin, dont les assemblages sont exclusivement réalisés en tenons et mortaises. Durant cette phase, l’ossuaire de la partie occidentale de la nef est définitivement comblé. Un carrelage est mis en place directement par-dessus les ossements. La partie orientale de la nef est alors excavée pour une raison indéterminée, vraisemblablement pour accueillir un nouvel ossuaire. Aucun ossement n’a toutefois été mis au jour dans cet espace. En 1575, cet espace est remanié, avec la mise en place de deux murs latéraux et le rehaussement du niveau de sol d’une dizaine de centimètres (phase 5).En 1697, la chapelle va connaître de nouvelles modifications. Le niveau semi-enterré de la partie orientale de la nef est comblé et un nouveau dallage est mis en place, en complément du carrelage de la phase 4b. La nef est désormais constituée d’un espace unique, éclairé de part et d’autre par des fenêtres hautes, dont l’une porte le millésime de 1697. La configuration actuelle de la chapelle remonte ainsi à cette période (phase 6). Quelques modifications mineures vont être apportées à l’édifice aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles, notamment en termes de décoration et aménagements intérieurs (phases 7 et 8) : en 1829, une cloche fondue par L. Edel est installée dans le clocheton. Un siècle plus tard, en 1920, l’édifice fait l’objet d’une importante campagne de restauration, menée par le recteur Télesphore Biehler, curé de Marmoutier de 1912 à 1925. La chapelle ne connaîtra que des remaniements ponctuels dans la seconde moitié du XXe siècle. La chapelle sert de lieu de sépulture transpériode : trois dalles funéraires datées des 1392, des années 1650 et de 1811, ainsi qu’un cénotaphe de 1767, témoignent de cet aspect L’occupation funéraire des abords de la chapelle a quant à elle pu être appréhendée le long du mur sud de la nef. Le sarcophage accolé à ce mur a été fouillé. Il s’agit d’un sarcophage monolithe à cavité céphalique datable du XIIe siècle. Ainsi que cela était apparu au diagnostic, le sarcophage, qui n’avait plus de couvercle, ne contenait que les tibias et les pieds, en connexion, d’un individu. Ces ossements ont été datés au carbone 14 dans une fourchette comprise entre 1495 et 1659 (pour la probabilité à 95,4%, dont 67,2% pour l’intervalle 1495/1602). Cela indique que le sarcophage avait déjà anciennement été vidé de son contenu initial, remplacé par une nouvelle sépulture elle-même partiellement extraite ensuite. À proximité du sarcophage a été mise au jour une sépulture primaire double contenant les restes de deux individus immatures, l’un âgé de 7 à 11 ans, l’autre décédé en période périnatale. La datation au carbone 14 de l’individu le plus âgé se situe dans une fourchette comprise entre 1530 et 1805 (pour la probabilité à 95,4%, dont 44,9% pour l’intervalle 1635/1686 et 44,1% pour l’intervalle 1732/1805). Des analyses paléogénétiques pratiquées sur le même individu ont permis de déterminer que ce dernier est de sexe masculin, excluant donc le lien mèreenfant pour ces deux immatures, qui avait en un premier temps pu être envisagé. L’absence de crâne et donc d’Adn fossile exploitable sur l’individu périnatal n’a pas permis de confirmer un très probable lien de parenté entre les défunts. Ces indices permettent éventuellement de relier ces deux enfants avec une épitaphe insérée dans le mur sud de la nef, mentionnant le décès en 1665 de deux frères, Hans-Diebold et Philipp-Joseph Senwig. L’étude des registres paroissiaux indique que Philipp Joseph est né en avril 1665, ce qui pourrait aller dans le sens d’un décès en période périnatale, mais après baptême. Nous n’avons en revanche pas retrouvé trace de Hans-Diebold dans les registres. La sépulture recelait une médaille de pèlerinage en alliage cuivreux provenant de l’abbaye autrichienne de Mariazell et datable de la fin du XVIIe siècle. |
Sujet |
édifice religieux chapelle cimetière paroissial ossuaire sépulture inhumation sarcophage cénotaphe pierre tombale épitaphe maçonnerie sol nef dallage chevet voûte fenêtre autel coeur arc de triomphe charpente céramique médiévale ossements humains médaille agrafe anneau clou textile cloche céramologie anthropologie radiocarbone dendrochronologie conservation-restauration |
Lieux |
Marmoutier Bas-Rhin |
Chronologie |
Haut Moyen Age Moyen Age Temps Modernes ép contemporaine |
Descripteur |
contrefort,
carrelage,
rehaussement,
restauration,
paléogénétique,
analyse du textile
|
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0177073 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de F128785_C129888_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0177073/doc/55817 |