Tassin-la-Demi-Lune (Rhône)" 160 rue Juliot Curie " : rapport de diagnostic
Edition
Bron : Inrap RAA, 2004
Collation
1 vol. (14 + [22] p.) : ill. en coul., cartes, plans (6 fig.)
Résumé
La mise en place de la campagne d’évaluation du potentiel archéologique du n° 160 rue Joliot Curie concernait des parcelles actuellement occupée par un bâti central encore en usage auquel succéderont de petits immeubles d’habitation. L’ensemble des parcelles ne pouvant être prise en compte, les surfaces disponibles autour du bâtiment ont été étudiées au maximum des possibilités techniques. L’emprise recoupe le tracé de l’aqueduc antique de l’Yzeron au niveau du passage en double siphon (conduites forcées en tuyaux traversant de larges vallées et utilisant la technique des vases communicants entre deux écoulements classiques en canal). Elle borde également le tracé d’une voie, celle présumée d’Aquitaine, comme de coutume bordée d’un cortège de nécropoles dont les plus proches ne se situent qu’à 300 m vers l’est. L’emplacement du tracé de l’aqueduc a livré une perturbation contemporaine, également perceptible dans le sous-sol de la parcelle mitoyenne où un fragment de maçonnerie antique déplacé avait été mis au jour. Cette perturbation reprend le tracé et l’axe présumé de l’ouvrage hydraulique et pourrait signifier la destruction des vestiges antiques, quel que soit leur forme, à une période récente. Ailleurs, une colluvion, pourtant anthropisée sur l’ensemble de sa hauteur (terre cuite et charbon de bois), n’a livré que deux drains et une surface d’érosion non datés. Malgré cela, aucun site ou aucune structure funéraire ou liée au passage de l’aqueduc n’a été observée sur d’autres sondages. Il est vrai que le sous-sol semble avoir souffert de l’ablation ponctuelle des terrains pré-industriels. Les relevés en coupe montrent en effet l’irrégularité du toit du gravier glaciaire et révèlent d’épais dépôts de colluvion en sommet alors que l’on note une quasi absence de terre colluviée dans les dépressions. De plus, le terrain s’est avéré visiblement très perturbé, voir détruit, sur la moitié est. D’épais remblais industriels entament les colluvions et sont au contact direct du gravier. Parmi ceux-ci, on a observé de grands volumes de dépôts de vaisselles datés de la charnière des XIXe et XXe s. : éléments de cuisine, de stockage de condiments, de services de table, de décoration, en porcelaine, faïence, terre cuite vernissée, verre (bouteilles diverses et vases décoratifs), métal (casseroles et couvercles), d’usages et de motifs variés. Des séries de petits contenants d’utilisation plus techniques (pots de faïence clairs d’apothicaires ou encriers) et de fragments de statuaires en terre cuite et de décor architecturaux s’associent à ces lots.