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Auteur |
Bentz Bruno |
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Titre(s) | Noisy-le-Roi, Bailly (Yvelines), Château de Noisy : fouilles archéologiques du 14 au 31 juillet 2023 : rapport d'activités 2023 |
Edition | Marly-le-Roi : Association OMAGE, 2023 |
Collation |
1 vol. (136 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. ; 30 cm |
Résumé |
Le présent rapport présente les résultats de la 6e campagne de fouille programmée annuelle du château de Noisy-le-Roi. Le site investi a la particularité d'être localisé en limite de cette dernière commune et de celle de Bailly dans les Yvelines. Les jardins du château, datés des 16e et 18e siècles, font l'objet depuis la première campagne de fouille en 2017 d'une recherche qui s'est notamment attachée, à l'étude de la grotte sèche, d'une seconde grotte, et d'un bassin du parterre haut. La parcelle du château de Noisy est située à 20 km à l'ouest de Paris sur les limons du plateau du Hurepoix, là ou celui-ci domine le vallon du ru de Gally. Depuis 2022, les investigations de terrain se concentrent uniquement dans le corps de logis principal du château de Noisy. Les fouilles de l’été 2023 ont donc prolongé les recherches effectuées à l’emplacement du château dans quatre secteurs afin de révéler de nouvelles structures et de nouveaux éléments de son aménagement et de ses décors provenant de ses différentes périodes d’occupation. Peu documentées, les caves externes du château sont mentionnées dans un descriptif de "travaux à faire" en 1616 mais elles ne sont pas représentées sur les plans du château de la fin du XVIIe siècle ; toutefois elles restent identifiables sur des vues en coupe de la même époque vers 1680. La dernière campagne a contribué à préciser leur configuration. Ces caves n’étaient pas situées sous le corps de logis principal mais sous la terrasse qui séparait le bâtiment du fossé, le sous-sol étant occupé par des pièces de service. La description de 1616 indique leur emplacement sous toute la terrasse nord et en retour sur une partie des terrasses latérales est et ouest. La coupe réalisée vers 1680 indique en outre qu’elles étaient aménagées sur deux niveaux pour atteindre la profondeur du fossé (il s’agissait de douves sèches) qui avait une profondeur d’environ 6 m. Un mémoire de travaux réalisé vers 1680 indique en outre que l’accès aux caves était alors muré ce qui explique que presque toutes les ouvertures retrouvées en fouille étaient murées. Cette transformation semble consécutive au mauvais état constaté en 1616. Quoi qu’il en soit, cette obstruction volontaire explique que les caves étaient parfaitement vides de tout mobilier du château, hormis les éventuels remblais de démolition de 1732. C’est également pour cette raison que l’extension des fouilles sur la totalité des anciennes caves n’est pas nécessaire dès lors qu'a pu être repéré l’essentiel de leur configuration à l’est et à l’ouest du château (l’espace central occupé désormais par le chemin n’étant plus accessible). Les fouilles réalisées du côté nord-est du château avaient permis jusqu'à présent de dégager une partie des aménagements avec notamment un départ de voûte. Le mur opposé de cette cave a été partiellement découvert en 2023 ce qui permet de préciser le plan en largeur de la pièce. Aucun accès vers le sous-sol du château n’a été observé (lors du décapage derrière la zone de l’escalier carré) sur la façade nord du château, par contre une arcade apparemment murée a été observée sur la façade est dans la pièce du sous-sol (le fournil) ce qui confirme la présence des caves externes à cet endroit et la possibilité d’un accès direct au sous-sol. C’est du côté nord-ouest que les recherches des caves ont été les plus importantes. Dans le mur d’escarpe du fossé, à proximité du pavillon d’angle (où se trouvait la citerne dégagée en 1978), un percement ancien montrait un accès vers des pièces souterraines. Probablement à la suite d’un effondrement, une plaque en béton avait été posée par-dessus à une date inconnue, peut-être vers 1990. L a dépose de cette plaque a permis d’observer une petite cave voûtée adossée au mur du pavillon d’angle, largement comblée mais dont le sol était probablement au niveau du fond du fossé. Le mauvais état général des structures n’a pas permis d’y réaliser des fouilles. Par contre, à proximité de l’angle nord-ouest du château, la zone des caves découvertes l’année dernière a été réouverte à l’emplacement de la cave effondrée qui a été en partie vidée. Tandis que la cloison située à l'est possède une arcade ouverte sur une première cave, celle qui a été découverte à l'ouest disposait d'un passage vers les caves suivantes, mais cette arcade avait également été doublement murée. Le secteur autour de l’escalier à cage carrée découvert en 2022 a également été repris. La descente au-delà du sous-sol des offices avait abouti à un passage muré. Malgré un vaste décapage, il n’a pas été possible de découvrir l’origine de ce passage (en raison de la proximité du chemin actuel limitant l’extension de la fouille). Il est probable qu’il s’agit d’un accès aux caves externes mais aucun accès n’a été observé dans l’axe de ce passage, entièrement maçonné au-delà du mur de cloison. Par contre, cette fouille a permis de mettre au jour le prolongement du pavage au-delà du seuil de l’escalier puis un curieux aménagement de rainurage au sol, possible vestige des travaux de construction de l’extension du fournil à l’époque de Louis XIV car cette zone est en arrière d’un four aménagé à cette époque. Le plan du sous-sol réalisé vers 1680 montre que trois fours ont été aménagés à cette époque et que le petit et le moyen ont été placés à l’emplacement d’une partie de l’ancienne salle commune. Le petit four, en grande partie effondré, n’a pas été entièrement dégagé mais le passage entre l’escalier et la pièce du fournil a permis de mettre au jour un seuil en pierre. Un autre secteur de fouilles a été ouvert au sud-est du bâtiment à l’emplacement du pavillon d’angle formant un avant-corps. Les plans du château montrent qu’il s’agissait en réalité d’une étroite tourelle qui n’a pas son pendant en symétrie sur la façade ouest mais qui s’élevait néanmoins du sous-sol aux combles. Les plans montrent également qu’un escalier occupait la partie ouest de ce pavillon et que le niveau de sol n’était pas égal à celui des offices. Il semblerait donc qu’il s’agit d’une construction à l’origine distincte du corps de logis principal. Comme il est peu probable qu’on ait ajouté cette partie, il pourrait s’agir d’un état antérieur à l’agrandissement du château réalisé par les Gondi, dont l’origine pourrait remonter à Guillaume Poyet qui avait acquis le domaine en 1526. La fouille partielle de ce secteur a permis de mettre au jour les fondations du mur extérieur au sud du château mais aussi les murs ouest et nord qui encadraient cette tourelle : ces murs ont la même épaisseur, massive, ce qui permet de supposer qu’ils étaient primitivement isolés du corps central. La différence de hauteur de sol a été confirmée, celui de la tourelle étant plus haut que la pièce des offices adjacente. Par ailleurs, un massif socle de maçonnerie a été retrouvé à l’emplacement de l’escalier, dont il supportait très probablement les marches. Cet aménagement est différent de celui de l’escalier retrouvé vers la façade nord : cette partie du bâtiment semble bien avoir été bâtie indépendamment du reste du château et pourrait donc dater de la première période de construction vers 1530. Enfin, aucune trace de carrelage au sol n’a été observée dans la tourelle contrairement au sol de la pièce des offices qui avait gardé une partie de son carrelage dans ce secteur. Cette pièce a été également observée dans le secteur du fournil lors du décapage effectué le long du mur extérieur est, pour réaliser un palier de fouilles. Dans cette partie, le sol n’a donc pas été dégagé mais une embrasure de fenêtre dans le mur est a été observée. En 2023, le principal secteur de fouilles se trouvait à l’emplacement de l’ancienne pièce du fournil afin de compléter les découvertes réalisées l'année précédentes, où plus de 2 m de hauteur de remblais avaient été dégagés parmi lesquels de nombreux fragments de peinture murale. L’importance des structures conservées avait été signalée avec le grand emmarchement aménagé dans l’embrasure d’une fenêtre haute. En effet, le sous-sol étant semi-enterré, cette fenêtre donnait à cette pièce un accès direct à la terrasse latérale du château. D’autres éléments remarquables ont été retrouvés en 2023 : le grand four, presque intact, avec la cheminée et le potager. La partie arrière du four était malheureusement encastrée dans une souche mais la voûte (en tuiles), le cordon (en brique) et la sole (en pavé de pierre) étaient bien conservés. La porte avait été arrachée (des morceaux ont peut-être été retrouvés dans les remblais) mais la façade avait conservé sa dalle en pierre et la plateforme pavée pour le fournier, ainsi qu’un escalier de pierre pour accéder au-dessus de la voûte. Sous le four, un espace voûté qui servait probablement de bûcher était presque vide, avec son carrelage de terre cuite en place. La partie inférieure de la cheminée en brique dans laquelle le four a été encastré est également en place, avec encore un large dépôt de cendres sur le sol pavé. Une partie de la pièce du fournil avait également conservé son sol avec un carrelage en terre cuite. Le potager (table pour la cuisson), qui a été partiellement fouillé dans l’angle nord-est de la pièce, est en partie conservé. Bien qu’il y avait déjà un fournil au château au XVIe siècle, tous ces aménagements sont postérieurs et datent très probablement de l’occupation du château par le pensionnat dirigé par Mme de Maintenon de 1684 à 1686. La courte durée de cette occupation, qui n’a pas été véritablement poursuivie ensuite, explique que le four soit en bon état et qu’il puisse dater de cette époque. En 2023 encore, outre d’intéressants éléments de décors en pierre pour des balustres et de nombreux fragments de murs enduits (rouge ou jaune), ce sont de nombreux nouveaux fragments (environ 200) de plâtres peints qui ont été mis au jour, avec d’intéressants motifs polychromes d’arabesques, certains fragments ayant aussi des traces de dorures. Ils feront l’objet d’observations et d’analyses minutieuses pour identifier les procédés et les pigments employés. Il est néanmoins possible de les rattacher à un marché de peinture de 1577 pour douze cheminées du château exécutées par le peintre Fremin Descaufours à partir des modèles dessinés par un artiste encore indéterminé mais qui, probablement, avait été choisi parmi ceux qui travaillaient à cette époque pour la cour de France. |
Sujet |
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Lieux |
Yvelines |
Chronologie |
Temps Modernes |
Descripteur |
potager
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