Loiret, Nargis, Le Martroy : Rapport de diagnostic
Edition
Pantin : Inrap CIF, 2025
Collation
1 vol. (226 p., 153 fig.) : couv., ill. en coul., plans ; 30 cm
Résumé
Le diagnostic archéologique mené sur le site de Nargis Le Martroy, a permis d’identifier une occupation multi-périodes s’étendant sur une emprise de 4,5 hectares. Les vestiges appréhendés, sont répartis en 104 faits et 213 unités stratigraphiques. Ils ont livré un mobilier archéologique diversifié avec 1321 restes, tous matériaux confondus, permettant de documenter plusieurs phases d’occupation, malgré un fort arasement des sols. Le site se distingue par la découverte d’un habitat rural daté du milieu du IIIe siècle av. J.-C., correspondant à La Tène C1. Les vestiges incluent des bâtiments sur quatre poteaux, une fosse dépotoir, un silo et divers rejets domestiques et artisanaux (céramique, faune, meules, déchets de forge). Ces structures, concentrées sur environ 1,25 hectares, s’inscrivent dans un réseau régional d’établissements agro-pastoraux dispersés, comme à Treilles-en-Gâtinais et Gondreville-la-Franche situés à une dizaine de kilomètres. Une extension possible de l’habitat vers l’ouest suggère une occupation plus vaste, typique des habitats ruraux de cette période. Les vestiges antiques se limitent à un fossé, deux fosses et une cave non maçonnée. Rares et dispersés, ils témoignent probablement d’un petit établissement rural occupé au plus tôt à partir du Ie siècle apr. J.-C., sans organisation clairement perceptible. Pour le Moyen Âge (XIIIe-XIVe siècles), des fossés parcellaires et des fosses indiquent une activité agricole qui préfigure l’organisation des parcelles modernes. Les vestiges modernes, datés des XVIIe-XVIIIe siècles, incluent un bâtiment maçonné situé à la croisée de deux chemins, peut-être une petite ferme ou une dépendance d’un domaine seigneurial. Des fosses d’extraction de marne associées renforcent cette hypothèse. La proximité du château de Toury et de l’abbaye de Ferrières-en-Gâtinais suggère des liens potentiels avec ces établissements, bien que des recherches historiques complémentaires soient nécessaires pour confirmer ces associations. Malgré les effets de l’érosion et de l’activité agricole, le diagnostic a permis d’ajouter une nouvelle donnée aux connaissances régionales sur les établissements agro-pastoraux de La Tène moyenne, encore rares. La diversité et la qualité du mobilier découvert ouvrent des perspectives pour mieux comprendre ces occupations, leur organisation et leurs évolutions dans le temps.