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Auteur |
Sindonino Stéphane |
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Titre(s) | Reims (Marne), 19 rue Eugène Desteuque : Rapport de fouilles |
Edition | Metz : Inrap GEN, 2005 |
Collation |
2 vol. (175 p., non paginé) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul., 214 fig. ; 30 cm |
Notes |
Bibliogr. p.169-175 |
Résumé |
L'opération de la rue Desteuque s'est déroulée pendant près de 6 mois sur un chantier de 600 m2 possédant une épaisseur stratigraphique de plus de 5,50 m. Un des premiers apports de ce chantier concerne la seconde partie du règne d'Auguste. Nous avons pu étudier des constructions en pierres érigées entre les années 5 avant J.-C. et 20 après J.-C. Elles sont contemporaines d'un entrepôt découvert sur le chantier de la médiathèque et des enduits peints mis au jour sur le chantier du 58-68 rue Chanzy. Cette découverte vient confirmer le dynamisme et la précocité du développement urbain dans les premiers temps de l'Empire. Légèrement plus tard, dans les années 20-30 après J.-C. une domus est construite sur ces premiers vestiges. Elle est dotée d'un décor en enduit peint et de sols en mosaïque. La découverte en contexte stratifié d'un pavement en opus signinum permet pour la première fois d'établir la précocité de ce type de décor à Reims. Cette domus adopte un plan méditerranéen, avec une organisation des pièces autour d'une cour. Dans la cour, une cave et un foyer complètent l'équipement de la maison. Au IIe siècle, une nouvelle domus est reconstruite après la démolition volontaire de la première. Toujours organisées autour de la cour, les pièces, décorées de mosaïque en opus tesselatum, sont plus spacieuses. Dans la cour, une activité culinaire perdure autour du foyer. On suit l'évolution de la domus à travers des réfections et des modifications au cours des IIIe et IVe siècles. L'évènement le plus marquant est la transformation d'une très grande pièce en plus petite dotée d'un hypocauste. Il est notable de constater l'absence de terre noire. Comme nous l'avons déjà remarqué sur le chantier de la médiathèque, on ne retrouve pas ce type d'accumulation. Cette domus est abandonnée définitivement au début du Ve siècle. A la fin du Ve et au début du VIe siècle, les traces de constructions réapparaissent. Une maison est édifiée sur des soubassements en pierres. Elle possède un étage et elle est très certainement décorée d'enduits peints polychromes. Cette découverte montre très probablement le statut privilégié des résidents à cette haute époque médiévale. Le mobilier céramique confirme d'ailleurs par sa qualité ce statut. La découverte d'enduits peints dans un bâtiment civil du début de l'époque mérovingienne est à notre connaissance le seul exemple connu aujourd'hui. Aux VIIIe-IXe siècles, la maison est détruite. La parcelle est alors occupée par de nombreuses latrines et fosses dépotoirs. L'absence de construction peut s'expliquer par une rotation des espaces ouverts et des espaces bâtis d'une époque à l'autre. Ainsi, les constructions carolingiennes sont probablement à chercher aux abords des dépotoirs, en dehors de l'emprise du chantier. Au Xe siècle, de nouveaux bâtiments sont érigés. On ne note pas d'évolution importante jusqu'à une explosion "immobilière" au XIIIe siècle. C'est aussi de cette époque que nous parviennent les plus anciens textes concernant cette parcelle. A ce moment une riche famille bourgeoise, les Le Bœuf, achète le terrain et y développe leur habitat entre les XIIIe et le XVe siècles. Au XVe siècle une nouvelle famille bourgeoise, les Foulquart, rachète les bâtiments. C'est de cette époque que datent les vestiges d'une grande phase de travaux visant à embellir l'habitat. Les Foulquart créent une vaste demeure, organisée autour d'une grande cour. L'entrée principale se situe du côté de la rue Desteuque et un grand corps de logis au nord fait face à la cour. Au XVIIe siècle, après un incendie survenu en 1609, les nouveaux propriétaires, les Thiret, conservent le logis mais modifient l'organisation de la cour en créant une cour d'honneur et une arrière-cour. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, la ville décide d'y installer une manufacture de tissu. Le bâtiment est alors modifié en conséquence et l'hôtel de Thiret devient la "Manufacture". Des ouvriers tisserands remplacent les hôtes illustres. Cette occupation par une communauté a laissé des traces à travers les reliefs des repas qui montrent la préparation de repas collectifs. Malgré des modifications et des ajouts de pièces durant les XVIIIe et XIXe siècles, l'hôtel particulier conserve son style Henry IV. C'est entre 1914 et 1918 que les bombardements allemands mettent brutalement fin à l'existence d'un des plus beaux bâtiments rémois. Après la guerre, bien que les murs aient en partie résisté à la fureur des combats, la municipalité et le propriétaire de l'époque décident de sa totale démolition. |
Sujet |
voirie structure urbaine foyer fosse industrie osseuse céramique faune objet métallique parure monnaie verre mosaïque enduit peint |
Lieux |
Reims |
Chronologie |
Protohistoire La Tène Haut-Empire Antiquité tardive Haut Moyen Age Moyen Age Bas Moyen Age Temps Modernes ép contemporaine |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/01864 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de 2107003102_01_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/01864/doc/10201 |
Ark de 2107003102_02_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/01864/doc/10200 |