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Auteur |
De Belvata Balasy Chrystelle |
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Titre(s) | Ciron Scoury, "La Croix de Scoury" (Indre) : rapport de fouilles |
Edition | Pantin : Inrap CIF, 2007 |
Collation |
1 vol. (25 p.-[57] p. de pl.) : ill. en noir et en coul. ; 30 cm |
Résumé |
Cette intervention archéologique sur la commune de Ciron à Scoury avait pour objet la fouille d’un tronçon de la voie romaine qui reliait l’agglomération antique de Poitiers à Argentomagus - Saint-Marcel. En cumulant les découvertes du diagnostic archéologique et celles de la fouille, la voie peut être positionnée sur environ 200 m de long. Sa qualité de conservation, assez exceptionnelle, a permis d’observer le mode de construction d’une voie romaine caractéristique du réseau viaire rayonnant autour d’Argentomagus avec son damage de scories de fer. Les fossés latéraux apparaissent de part et d’autre de la chaussée ainsi qu’une seconde bande de circulation latérale, coté sud de la chaussée. La voie dans son ensemble mesure 25 m de large et est orientée selon un axe est/ouest. L’épaisseur de la voie en fond de talweg est d’environ deux mètres. On observe le soin apporté à l’aménagement d’une voie de circulation dans une zone topographiquement très pentue, avec de plus, un franchissement d’une zone humide, traversée selon un axe nord/sud par un ruisseau nommé aujourd’hui les Riaux. L’aménagement de la voie a été réalisé sur un terrain préalablement creusé et nivelé sur une bande de 15 m de large, entre les deux fossés latéraux, afin de limiter l’effet de la pente. Plus on s’approche du fond du talweg, en zone humide, plus la voie est chargée en matériaux pour stabiliser la chaussée. La première circulation (état 1) s’effectuera sur un lit de scories damées. Plusieurs couches de terre et de galets témoignent de la circulation sur ce lit de scories de fer. On circule aussi côté sud de la chaussée sur une bande de circulation non pavée repérée depuis l’extrême ouest de l’emprise, jusqu’aux abords du ruisseau. C’est certainement une voie de circulation équestre. Une première réfection (état 2), pour redresser la chaussée qui s’affaisse coté sud, se traduit par l’ajout de pieux de bois, certainement les témoins d’un banchage avec un maintien par de gros blocs de silex au bord de la chaussée. Un apport de sable sur l’ancienne zone de circulation latérale non damée, va stabiliser le côté sud de la voie et niveler la zone de circulation. La chaussée sera dotée de pierres de chant qui constitueront les nouveaux rebords de la voie. Une réfection de la chaussée, côté nord est réalisée avec le simple ajout de pierres de chant. Un pavement à base de plaques de calcaire, recouvertes d’un lit de sable est installé sur la chaussée. Il constitue le premier niveau de circulation pavé de la chaussée. Des réfections de la voie avec des apports de scories apparaissent, en particulier, coté sud, où la voie semble encore s’affaisser. Un effondrement au centre de la chaussée et l’érosion due à la pente, coté sud de la chaussée vont nécessiter une nouvelle réfection de la voie (état 3). Un nouveau radier de pierres est installé et recouvert d’un lit de sable. Ce sera le dernier aménagement sur la chaussée. Trois grandes réfections de voie sont ainsi observées dans la partie est, en fond de talweg. Deux tessons de céramiques ainsi qu’une monnaie très érodée ont été découverts entre la chaussée et le fossé latéral nord. Les importantes recharges de matériaux pour la préparation de la chaussée, les pieux de bois et pavements de calcaire et de pierres de chant n’apparaissent qu’en fond de talweg en zone inondable. La situation topographique de la voie a donc eu une double influence, l’une sur son mode de construction et l’autre sur son état de conservation. Sur le plateau (diagnostic 2005) à l’extrémité du lieu dit « La Croix de Scoury » la voie est conservée sur 0,40 m d’épaisseur avec un premier niveau de circulation sur un lit de scories, auquel on ajoute par la suite un apport de blocs de silex et de terre qui constituera le deuxième niveau de circulation. En fond de talweg, la voie est stratifiée sur près de deux mètres avec une adaptation du mode de construction en contexte humide et instable (zone sableuse). Les matériaux utilisés se trouvent à proximité. Proche du lit de la Creuse, on trouve en abondance, les sables, galets et silex dans ce secteur. Les scories doivent provenir d’une zone d’exploitation du minerai de fer. Le calcaire provient certainement des carrières de calcaire exploitées jusque récemment de façon modeste en limite nord du plateau. Ainsi, le volume de la voie construite et cette position en fond de vallon, en zone non cultivable permirent la conservation de la voie sous une fine couche de sable et de terre végétale. Seul le lit des Riaux qui a été curé, a détruit la voie à l’extrémité est. La voie a les caractéristiques du réseau viaire autour d’Argentomagus, avec son damage de scories et une particularité, le soin apporté à l’aménagement de la voie dans ce secteur. Cela se traduit par le choix du mode de construction avec un nivèlement du terrain, un rehaussement de la chaussée, renforcé par un système de banchage dont il subsiste les empreintes de pieux de bois. Mais aussi un choix dans les matériaux de construction, les scories, matériaux stables qui forment une surface très compacte mais aussi, l’apport de calcaire que l’on va tailler afin de confectionner des rebords de voie (pierres de chant) et le pavage de la chaussée. La réalisation de la voie a donc été particulièrement soignée dans ce secteur. Le contexte topographique ainsi que le mode de construction de la voie ont certainement permis de conserver la stratification de la chaussée dans son intégralité. La construction de cet axe de circulation daterait du 1er siècle (Chénon). Aucune trace d’un chemin plus ancien n’a été observée sur l’ensemble de l’axe fouillé. Cependant l’aspect du terrain a été fortement modifié pour aménager cette voie. |
Sujet |
voirie |
Lieux |
CironIndre Dép |
Chronologie |
Empire romain Bas-Empire |
Ark de la Notice : | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/019824 |
Ark status | URL Ark actif |
Ark de AB06078502.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/019824/doc/9862 |
Ark de AB06078502_BD.pdf | https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/019824/doc/12016 |