Pont-d'Ain, le château (Ain) : rapport de fouilles : 7 rue Jean Dargaud
Edition
Bron : Inrap RAA, 2006
Collation
2 vol. (106, 129 p.) : ill. en coul., 58 fig. ; 30 cm
Résumé
Le château surplombe la ville de Pont-d’Ain et se présente actuellement comme une vaste bâtisse rectangulaire mesurant 46,50 m de long sur 13,80 m de large et une hauteur de 14 à 14,50 m selon l’orientation cardinale (hauteur à laquelle il convient d’ajouter 7 m d’une toiture à fort pendage : 55%). Ces dimensions s’avèrent être celle de l’aula du château qui, au Moyen Age, s’implante au cœur d’un espace très convoité que sont ces régions du Bas Bugey, de la plaine de l’Ain, du Revermont et du sud du plateau des Dombes. Ces terres formaient auparavant une entité politique unique : la Manche des Coligny. En 1321, Bourg-en-Bresse remplace Bagé comme centre de baillage, dès lors, les comtes de Savoie oeuvrent par tous les moyens, à unir la Bresse et le Revermont au comté ; ils engagent une guerre de marche qui durera jusqu’au Traité de Paris en 1355. Le château s’implante alors au cœur des conflits dès les premières années du XIVe s. La fouille entreprise sur les élévations intérieures et extérieures a permis de livrer une stratigraphie en 10 horizons se succédant du début du XIVe à nos jours. La première aula comtale avait deux niveaux : un cellier surmonté de l’aula proprement dite, largement ouverte à l’est sur l’Ain par de grandes baies géminées et une paroi opposée aveugle, constituée d’une courtine crénelée érigée peu auparavant. A la fin du XIVe s., le crénelage est arasé (les parties basses restent cependant fossilisées dans la façade ouest) et l’aula est entièrement surélevée d’un étage éclairé par de petites baies sculptées à l’est. L’horizon suivant (fin XVe s.) signe un changement des espaces intérieurs et une orientation définitivement tournée vers l’aspect résidentiel ; il engendre sans doute la suppression des galeries de bois couronnant l’édifice. La masse documentaire (publiée ou non) concernant ce site est extrêmement importante, aussi tous les thèmes de la recherche n’ont pas été étudiés avec la même efficacité. Si l’occurrence « aula » revient fréquemment dans les textes, cependant son degré d’imprécision reste sérieux et cette opération d’archéologie préventive ne permet pas souvent d’aller au-delà de l’incertitude.